Expérimentation : 1. Pourquoi le compostage Bokashi ?

Suivant la loi, les municipalités doivent proposer aux usagers, avant 2024, une solution pratique de tri des biodéchets.

Dans cette optique, Bordeaux Métropole met gratuitement à disposition des composteurs de jardin pour ceux qui ont un jardin ou pour les groupements d'au moins 10 résidents d'un immeuble qui dispose d'un espace adéquat pour installer le composteur. C'est à dire  :

  • un espace d'au moins 15 m2 pas trop proche des fenêtres, mais facile d'accès même par mauvais temps,
  • avec un point d'eau à proximité (le compost doit avoir un certain degré d'humidité)
  • un apport régulier en déchets bruns (branchages, feuilles mortes, paille, ...)
  • en outre, il faut désigner 1 ou plusieurs référent(s) compostage pour veiller à la qualité du compost (chaleur, humidité, conformité des apports)

Mais tous ces paramètres ne peuvent pas toujours être réunis, ce qui est le cas dans mon immeuble (pas d'espace ni de déchets bruns disponibles).

Adepte de la permaculture, je souhaitais néanmoins recycler mes biodéchets, estimant que c'est une aberration de jeter dans la poubelle grise, c'est à dire pour incinération ou enfouissement en décharge, des produits qui peuvent être avantageusement valorisés pour l'agriculture,  retournant ainsi dans le cycle naturel de la terre.

J'ai donc étudié les méthodes possibles pour recycler les biodéchets en milieu urbain en dehors du compostage en pied d'immeuble.

La solution la plus communément proposée est le lombricompostage. J'ai alors interrogé plusieurs personnes qui avaient tenté ce procédé. 

Avantages :

  • Peu encombrant : peut s'installer dans la cuisine, buanderie, balcon ou terrasse
  • Pas de mauvaises odeurs, pas de mouches
  • Plus rapide que le composteur de jardin (5 à 6 mois au lieu de 12 à 18 mois)
  • Pas besoin d'humidifier ni de retourner régulièrement
  • Produit du thé de compost et un engrais d'excellente qualité, aisés à récolter et directement utilisable sur les plantes

Inconvénients :

  • L'écosystème des vers est fragile, il faut bien le surveiller pour éviter insectes et mauvaises odeurs
  • Ne pas y déposer agrumes, ail, viande, fromage
  • Un peu encombrant dans une cuisine

Certains anciens utilisateurs m'ont raconté un épisode "d'évasion" des vers pendant les vacances. Les vers n'étant plus alimentés régulièrement, ils sont sorti du lombricomposteur pour chercher une autre source de nourriture et sont morts desséchés dans la cuisine.

L'idée d'abriter une colonie de vers dans ma cuisine ne me séduisant pas vraiment, j'ai continué à chercher et j'ai découvert le compostage Bokashi, basé sur la fermentation des biodéchets induite par des microorganismes.

Il s'agit du même principe utilisé pour la fabrication de la choucroute, des yaourts, du pain, de la bière ... Une association de bactéries bénéfiques, levures, champignons qui provoquent la fermentation de la matière organique tout en neutralisant les mauvaises odeurs et les agents pathogènes.

Autres avantages du dispositif :

  • peu encombrant : seau de 40 cm de haut, hermétique
  • accepte presque tous les déchets sauf liquides, même agrumes, viande, poisson, petits os
  • rapide, on obtient du compost en moins de 2 mois

Le procédé semblait mieux me convenir, j'ai donc décidé de tenter l'expérience du compostage Bokashi chez moi.

Après un an d'utilisation du seau Bokashi, je pense que c'est une solution de compostage parfaitement adapté en appartement.

C'est donc tout naturellement que j'ai proposé cette solution aux autres résidents de l'immeuble pour répondre à l'appel à projet "Compostage partagé en pied d'immeuble" de la Métropole.

Épisode suivant de l'expérimentation : 2. Compostage Bokashi en pied d'immeuble